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"Et Paris alors, c'était bien ? ..."


La question est souvent posée telle quel à celles et ceux qui s'aventurent dans les méandres du Salon International de l'Agriculture (S.I.A.).

Sacrée aventure pour un provincial, de "monter à la capitale" pour explorer, découvrir, rencontrer, déguster, apercevoir, déambuler... Tout cela pour quoi ?

Le S.I.A. 2017 aura marqué le coup.

Première année qu'une Race Bovine à Petits Effectifs se trouve en tête de l'affiche. Cette année, la Bretonne Pie Noir, une des plus petites races en taille de France et la première à avoir bénéficié d'un plan de sauvegarde, était à l'honneur et représentée par la vache Fine, et un de ses éleveurs Cédric Briand, du GAEC des 7 chemins (44).

Du côté des autres races locales, nous avions toujours un stand aux couleurs de l'Organisme de Sélection des races Bovines Locales à Petits Effectifs.

Sur celui-ci, les photos l'illustrent bien, nous avions choisi de mettre en avant 3 autres races bretonnes : la Froment du Léon (connue, notamment, pour son beurre "bouton d'Or"), l'Armoricaine (réputée pour sa viande) et la Nantaise (aussi réputée pour la qualité de la viande de veau rosée et celle de boeuf).

L'objectif, en installant un stand (avec la complicité de l'institut de l'élevage qui héberge et anime notre Organisme de Sélection, n'oublions pas), est de faire parler et permettre aux visiteurs de découvrir ou re-découvrir ces races locales. Bon nombre de bretons ont ainsi pu admirer des vaches qui avaient presque disparues de leur paysage...

Le Salon est un lieu qui vit au rythme des éleveurs, des animaux et des animations. Un exercice, toujours compliqué en apparence, pour les éleveurs, reste la présentation sur un ring. En effet, les visiteurs apprécient de voir les animaux évoluer avec leurs éleveurs, et ils raffolent d'entendre ces derniers en parler.

Qui de mieux qu'eux pour exprimer tout l'amour de leur travail et la passion qu'ils ont pour toutes ces races ?


Une autre animation importante aura été la journée du jeudi 2 mars.

Le stand de la Bretonne Pie Noir a notamment accueilli une conférence particulièrement intéressante qui faisait le lien entre l'agro-écologie en élevage et la diversité animale qui peut exister dans les élevages, notamment avec les races locales.

Animée par Clémence Morinière (animatrice à la Fédération des Races de Bretagne), nous avons pu écouter successivement Jean-Louis Peyraud, ingénieur à l'INRA et Emmanuel Ribaucourt, engagé dans la préservation du patrimoine naturel et particulièrement des races locales, et membre de la Fondation du Patrimoine.

Les propos exposés lors ce moment, ont permis une transition parfaite pour la remise du prix national en faveur de l'agrobiodiversité animale, par la Fondation du patrimoine.

Cette année, fait exceptionnel, il n'y a pas seulement 3 mais bien 4 prix qui ont été remis ! Tour à tour, Marc Prikaszky, P.D.G. de Céva, Emmanuel Ribaucourt, pour la Fondation du Patrimoine et le professeur Bernard Denis, président du jury, ont pris la parole et présenter les lauréats.

Merci à Emmanuel pour sa belle introduction, emplie de passion, à l'image des éleveurs qu'il soutient. (Merci pour le clin d'oeil à "noste vaca" ! ).

Un grand prix d'honneur, doté de 25 000 €, est venu féliciter les efforts fournis depuis des années par l'association "Pas bête la fête" qui organise, tous les 4 ans, au Dresny (44), la Fête de la Vache Nantaise et des Races Locales. Trois jours de festival autour de l'agroécologie et de l'agrobiodiversité domestique. Le rendez-vous est d'ores est déjà annoncé les 7, 8 et 9 septembre 2018 !

1er prix 2017 : la brebis Sasi Ardia, des Pyrénées-Atlantiques. Brebis des broussailles qui valorise les espaces de landes et de moyenne montagne basque, elle se caractérise notamment par deux produits : l'agneau de 5 mois et le mâle de 28 mois, au goût fin et remarquable.

2e prix 2017 : Le boeuf Moka, de l'île de la Réunion. Une belle initiative encouragée par ce prix, autour de la valorisation de ces animaux, de filières de commercialisation en circuit court et en faveur de l'installation de jeunes agriculteurs.

3e prix 2017 : le mouton Boulonnais, du Nord. Le rusticité et ses aptitudes à l'écopâturage, confèrent à cette race des qualités de viande particulièrement appréciées.

Ce prix, créé à l'initiative de Philippe-Jacques Dubois, naturaliste très connu, est une réelle mise en lumière des races et des acteurs liés au travail de sauvegarde, de promotion et de valorisation des races animales domestiques de France.

Il est possible grâce à la Fondation du Patrimoine, à Emmanuel Ribaucourt et à la société Céva Santé Animale.

Ce partenariat solide permet un travail de qualité et permet aussi et surtout de soutenir des actions locales importantes, ainsi qu'a pu le souligner le Directeur général de la Fondation François-Xavier Bieuville. Ce dernier, lors d'une allocution aux éleveurs a mis en avant la qualité des dossiers présentés et le travail opéré par le jury pour déterminer les lauréats. De plus, il n'a pas oublié de préciser que le ministère de l'Agriculture accorde son Haut patronage depuis la deuxième édition, illustrant parfaitement le sérieux et la rigueur de la démarche.

Lors de la remise des prix, au cours de la journée, tout au long du salon, c'est une histoire de rencontres. Paris affiche une vitrine de l'agriculture très partielle car il existe des tas d'agricultures différentes. Cette année, l'occasion était donnée d'afficher autre chose, autrement.

En ce qui concerne la vache béarnaise, pas de belle encornée en 2017, à Paris, mais plus tard, tout est possible !...

Et pour en revenir à la question, oui à Paris, c'était bien !


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